Alex Serra, encyclopédie vivante de Villefranche
Villefranchois pure souche, Alex est né en 1932. Cet enfant de la Méditerranée a tout connu et connaît tout sur sa rade, la plus belle du monde à coup sûr. Alex est père de deux fils Louis et Gérard qui perpétuent à leur tour la tradition familiale. Il est fier de nous rappeler que son grand-père, pilote, a obtenu la médaille du Mérite maritime pour avoir sauvé un bateau en détresse à Grasseuil.
En 1953, sous l’insistance de sa mère, Alex débute alors son aventure maritime comme marin à bord de l’illustre bâtiment de ligne Richelieu, le célèbre cuirassé de la Marine française. Un service de 30 mois à bord de ce géant des mers et des escales régulières entre Toulon, Marseille, l’Afrique du Nord, sans oublier bien entendu Villefranche-sur-Mer.
L’histoire du cuirassé Richelieu : la construction du cuirassé Richelieu débute de 1935 à 1939. Une longueur de 248 m, un maître-bau de 33 m, un tirant d’eau 9 m 60, pour un déplacement de 43 000 tonnes, une puissance de 179 000 chevaux et une vitesse affichée de 32 nœuds. Son artillerie principale était composée de deux tourelles quadruples à l’avant de 380 mm et ce cuirassé disposait à son bord de 3 hydravions.
En juin 1940, devant l’avancée des troupes allemandes, le Richelieu et le Jean Bart quittent le port deBrest et de Saint-Nazaire. En 1943, le cuirassé français est modernisé aux États-Unis pour opérer dans le Pacifique. D’avril à septembre 1944, il rallie Ceylan et l’Eastern Fleet commandé par l’amiral Somerville où il participe à quatre opérations contre les Japonais dont un bombardement à Sabang le 25 juillet 1944 (base japonaise au nord-ouest de Sumatra). Le Richelieu tire 80 coups de 380 mm lors de cette confrontation. Ce géant des mers, fleuron de la Marine française, sera désarmé en 1967.
La grande époque de la 6e Flotte de l’US Navy en rade
Que des bons souvenirs. Je me souviens du délestage en mer de dizaines de voitures américaines. C’était trop cher pour les renvoyer au pays. Elles ont été toutes balancées par-dessus bord par 120 m de profondeur, au large du cap de Nice. A cette époque, on pêchait la nuit tout autour des bateaux de guerre américains car les lumières faisaient remonter des tonnes de poissons à la surface. Sur la Côte, on vivait tous à l’heure américaine, c’était vivant au moins. Mais moi, je n’ai jamais parlé un seul mot d’américain.
Alex Serra, apprécié de tous, une figure incontournable de notre patrimoine local.