Des milliers d’objets anciens viennent d’être méthodiquement arrachés aux profondeurs de la Méditerranée par une bande de passionnés au service de la sauvegarde de notre patrimoine sous-marin. Afin de démontrer toute la richesse de notre histoire méditerranéenne, les archéologues d’Anao, l’aventure sous-marine (F.M.A.S.) présentent le fruit de leurs recherches scientifiques effectuées sur trois décennies au Musée de préhistoire régionale de Menton, au Musée d’histoire locale de Beaulieu-sur-Mer (boulevard Marinoni) ainsi que dans la grande vitrine située à l’entrée de la citadelle de Villefranche-sur-Mer. Mais d’autres lieux de présentation sont en cours d’élaboration et un projet se dessine lentement au port royal de la Darse afin de présenter les dernières avancées scientifiques à travers la découverte de tout ce mobilier.
Car combien de galères et autres intrépides vaisseaux poussés par les tempêtes sont venus se briser sur nos rivages emportant dans leurs flancs les équipages les plus téméraires ? Les siècles s’écoulent sur ces tristes naufrages et il faut de nos jours un oeil averti afin de déceler les moindres indices de ces civilisations de la mer aujourd’hui disparues. Et les plus beaux vestiges sont encore ceux à découvrir, ici et là, sous le sable et la vase de la Méditerranée.
Un livre d’histoires à quelques brasses du rivage
Un patrimoine inestimable préservé par la vase fine de la rade. Si nos activités sont principalement basées géographiquement en rade de Villefranche, nous pouvons également, comme dans le passé, étudier d’autres sites et d’autres naufrages aux alentours. Nous avons découvert bon nombre de gisements archéologiques et notamment en Corse, dans le golfe de Propriano. Dans l’ouvrage édité par le Musée de Bastia Secrets d’épaves, 50 ans d’archéologie sous-marine en Corse, page 23, en bas de page: Les produits orientaux de la fin de l’Antiquité sont encore plus évanescents, notamment les amphores à vin provenant du Moyen-Orient. A l’exception du gisement ou épave méconnue de Porto-Pollo 1 (Serra-di-Ferro, 525-550 ap. J.C.), chargée d’amphores africaines (types Keay 55 et 62A) et orientales (type LRA2) ainsi que de rares lingots de fer, seuls les dépotoirs de Calvi et de la Girolata attestent l’arrivée de ces produits en Corse. Sans oublier les gisements archéologiques antiques et modernes mis au jour tout autour du cap Camarat, dans le Var, ainsi qu’aux îles de Lérins, à Cannes… Les naufrages à étudier sont nombreux. Il nous faudra encore des années de travail et une équipe composée sans cesse de nouveaux membres afin d’étudier les moindres vestiges du passé… Mais ça c’est une autre histoire, une histoire sans fin, celle de l’aventure humaine à la recherche de ces racines antérieures.
ERIC DULIERE